Votre enfant explose parfois de colère, supporte difficilement la frustration, tape du pied, crie ou jette des objets…
Rien d’anormal et pourtant ces moments peuvent être déstabilisants. Qui n’a jamais vécu cette scène
gênante : votre enfant se met à hurler en plein supermarché parce que vous refusez d’acheter des bonbons ?
Comprendre la colère de votre enfant, c’est vous donner les moyens d'y répondre avec justesse et bienveillance car derrière ces tempêtes émotionnelles se cachent des mécanismes précis.
Dans cet article, je vous propose de comprendre cette émotion puissante, de découvrir des stratégies concrètes pour apaiser le quotidien, et de voir comment la sophrologie peut devenir un véritable soutien pour vous et votre enfant.
Comprendre la colère : cette émotion fondamentale
La colère n'est pas l'ennemie
Contrairement à ce que notre éducation nous a parfois enseigné, la colère n'est pas une émotion négative à supprimer. Elle fait partie de la palette émotionnelle universelle, au même titre que la joie, la tristesse, la peur ou le dégoût.
Chaque émotion porte un message, une information vitale sur nos besoins et nos limites.
La colère, en particulier, remplit plusieurs fonctions essentielles :
- Elle signale une frustration, une injustice perçue ou un besoin non satisfait
- Elle donne l'énergie nécessaire pour défendre ses limites et affirmer son individualité
- Elle permet l'expression d'un désaccord et la défense de son intégrité
- Elle marque une étape cruciale dans la construction de l'identité
Chez l'enfant, la colère est souvent amplifiée par l'immaturité du cerveau.
Le cortex préfrontal, responsable de la régulation émotionnelle et du contrôle des impulsions, ne sera pleinement développé qu'autour de 25 ans.
Votre enfant n'est donc pas capricieux : il est simplement en plein apprentissage émotionnel.
Le cerveau de l'enfant face à la colère : que se passe-t-il vraiment?
Lorsque votre enfant entre dans une crise de colère, son cerveau archaïque (ou cerveau reptilien) prend le dessus.
Cette partie primitive du cerveau gère les réactions de survie : attaque, fuite ou sidération.
Face à une frustration intense, l'amygdale (située dans le cerveau) s'active et déclenche une véritable tempête neurochimique.
Dans ces moments, votre enfant n'a plus accès à son cortex préfrontal, siège de la raison et du langage.
C'est pourquoi lui demander de « se calmer » ou de « réfléchir » est totalement inefficace : il en est physiologiquement incapable sur le moment.
Cette réalité neurologique explique pourquoi les crises peuvent sembler si disproportionnées.
Ce que nous percevons comme un « simple » refus représente pour l'enfant une menace réelle à son bien-être.
Son système nerveux réagit avec la même intensité que s'il était en danger.
Les déclencheurs courants de la colère chez votre enfant
Identifier ce qui provoque la colère chez votre enfant vous permettra d'anticiper certaines situations et de mieux y répondre.
Parmi les déclencheurs les plus fréquents :
- La frustration : ne pas obtenir ce qu'il veut immédiatement (un jouet, un aliment, votre attention ...) génère une tension émotionnelle que l'enfant ne sait pas encore gérer autrement que par la colère
- La fatigue et la faim : un enfant fatigué ou dont les besoins physiologiques ne sont pas comblés dispose de moins de ressources pour réguler ses émotions. Cela explique en partie pourquoi les fins de journées sont souvent propices aux explosions.
- Le sentiment d'injustice : dès 18 mois, les enfants développent un sens aigu de l'équité. Toute situation perçue comme injuste peut déclencher une colère intense.
- Le besoin d'autonomie contrarié : notamment entre 2 et 4 ans mais cela peut perdurer bien plus longtemps, l'enfant construit son identité en s'opposant. Chaque tentative d'aide non sollicitée peut être vécue comme une atteinte à son autonomie naissante.
- L'accumulation de tensions : comme un vase qui déborde, les petites frustrations s'empilent au cours de la journée jusqu'à ce qu'un événement apparemment anodin déclenche l'explosion.
Outils pratiques pour accompagner la colère au quotidien
Avant la crise : créer un environnement émotionnellement sécurisant
Nommer les émotions dès le plus jeune âge
Enrichissez le vocabulaire émotionnel de votre enfant en mettant des mots sur ce qu'il vit.
Par exemple :« Je vois que tu es frustré parce que tu n'as pas le bonbon tout de suite », « Tu sembles en colère de partir maintenant ».
Cette verbalisation l'aide progressivement à identifier ce qu'il ressent.
Valider sans cautionner
Reconnaître l'émotion de votre enfant ne signifie pas accepter son comportement.
Par exemple : « Je comprends que tu sois en colère de ne pas pouvoir regarder un dessin animé, c'est difficile d'arrêter quand on s'amuse. En revanche, je ne peux pas te laisser taper, ce comportement n'est pas acceptable. »
Etablir des routines prévisibles
La prévisibilité sécurise l'enfant et réduit les sources de frustration.
Quand il sait ce qui va se passer, il se sent plus en contrôle et moins susceptible de s'effondrer émotionnellement.
Proposer de choix limités
Donnez à votre enfant l'illusion du contrôle en proposant des alternatives acceptables.
Par exemple : « Veux-tu mettre ton pyjama bleu ou rouge ? »
Cela nourrit son besoin d'autonomie tout en maintenant le cadre.
Pendant la crise : l'art de contenir sans réprimer
Rester calme et présent
Votre régulation émotionnelle devient le phare dans la tempête de votre enfant.
Respirez profondément, ancrez-vous dans votre corps, et rappelez-vous que cette crise est un moment d'apprentissage, pas une catastrophe.
Votre présence calme et contenante aide le système nerveux de votre enfant à se réguler.
Vous pouvez lui proposer un câlin (s'il l'accepte), vous asseoir près de lui...
Limiter les mots
En pleine tempête émotionnelle, votre enfant ne peut pas traiter le langage complexe. Privilégiez des phrases courtes et rassurantes , comme par exemple: « Je suis là », « Ça va passer ».
Proposer un espace de décharge
Certains enfants ont besoin d'exprimer physiquement leur colère. Vous pouvez proposer un coussin à frapper ou à jeter par terre, une course dans le jardin, ou du papier à déchirer.
Cette décharge physique permet à l'énergie de la colère de s'évacuer.
Après la crise : transformer l'expérience en apprentissage
Accueillir le retour au calme
Une fois l'orage passé, votre enfant peut se sentir épuisé, honteux ou confus. Accueillez-le sans jugement ni leçon de morale immédiate.
Mettre des mots sur ce qui s'est passé
Quand votre enfant est apaisé, aidez-le à comprendre ce qu'il a vécu, ce qu'il se passe en lui
Par exemple : « Tout à l'heure, tu étais très en colère parce que je t'ai demandé de ranger. Ton corps était tout tendu, tu as crié fort. ».
Progressivement il affine ses ressentis et peut y répondre avant que cela ne le submerge.
Explorer ensemble des alternatives
Réfléchissez ensemble à comment il pourrait faire une prochaine fois pour évacuer sa colère et s'apaiser avec des stratégies adaptées à son âge.
Par exemple: " La prochaine fois que tu sens la colère monter, que pourrais-tu faire ? : respirer comme un dragon, serrer très fort un coussin, venir me chercher pour en parler, déchirer du papier etc."
Célébrer les progrès
Remarquez et valorisez chaque petite amélioration, cela l'encouragera à réitérer ses efforts.
Par exemple: « Tout à l'heure, tu étais en colère, mais tu as utilisé tes mots au lieu de taper. Bravo ! »
Techniques spécifiques pour apprivoiser la colère
La roue des émotions et des besoins
Il s’agit d’une roue illustrée avec différentes émotions et les besoins associés que vous pouvez créer avec votre enfant.
Lorsqu'il se sent en colère, il peut pointer l'émotion et identifier le besoin non comblé (besoin d'attention, de repos, d'autonomie, etc.). Cet outil visuel favorise la conscience émotionnelle.
Le coin du calme
Si vous en avez la place et la possibilité, vous pouvez aménager un espace doux et réconfortant où votre enfant peut se retirer volontairement quand il sent la colère monter.
Coussins moelleux, peluche préférée, bouteille de retour au calme, livres sur les émotions, papiers à froisser... Cet espace devient un refuge pour retrouver son équilibre intérieur.
Les exercices ludiques
Les petits jeux mêlant respiration, mouvement et créativité sont des outils très efficaces pour apprendre à votre enfant à réguler ses émotions.
Voici quelques idées pour évacuer le trop plein et revenir au calme :
- La respiration dragon:
Inspirer par le nez, souffler fort par la bouche comme si on soufflait toute sa colère
- Les papiers:
Préparez une petite corbeille avec des feuilles colorées, et invitez votre enfant à déchirer les feuilles lorsqu’il commence à être agité
- Le dessin:
Proposez à votre enfant de dessiner sa colère, sa création lui permettra d'extérioriser ses ressentis.
- La respiration ballon:
Gonfler son ventre comme un ballon à l'inspiration, le dégonfler lentement à en soufflant par la bouche. Cette respiration lente permet un retour au calme rapide.
La Sophrologie : une alliée précieuse pour gérer la colère
La sophrologie ne cherche pas à supprimer la colère, mais à transformer la relation que l'enfant entretient avec cette émotion.
Elle lui donne des outils simples et faciles de régulation pour accueillir la colère sans en être submergé, l'exprimer sans violence, et retrouver son calme de manière autonome.
Les bénéfices concrets de la sophrologie pour les enfants colériques
La sophrologie offre des réponses concrètes à votre enfant : elle lui permet de mieux comprendre ce qui se passe en lui pour pouvoir répondre à ses besoins de manière adaptée.
Bien plus qu'une simple technique de relaxation, elle propose un accompagnement progressif vers l'autonomie émotionnelle.
Votre enfant apprend non seulement à gérer ses colères, mais il développe également des compétences qui le serviront dans tous les domaines de sa vie.
- Développement de la conscience corporelle
A travers des exercices ludiques, votre enfant apprend à repérer les signaux précurseurs de la colère dans son corps. Cette conscience lui permet d'agir avant que l'émotion ne le déborde.
- Acquisition d'outils de régulation autonome
La sophrologie offre une boîte à outils dans laquelle votre enfant peut puiser selon ses besoins : respirations apaisantes, visualisations positives, mouvements de décharge corporelle. Ces techniques deviennent progressivement des réflexes.
- Renforcement de la confiance en soi
En constatant qu'il peut influencer son état intérieur, votre enfant développe un sentiment de compétence et de maîtrise. « Je peux gérer ma colère, je peux agir sur ce qui ne me convient pas. »
- Amélioration de la qualité du sommeil
les enfants qui apprennent à réguler leurs émotions dorment généralement mieux.
La sophrologie, pratiquée en soirée, favorise un endormissement serein et un sommeil réparateur.
- Réduction du stress et de l'anxiété
La colère cache parfois d'autres émotions comme l'anxiété ou la peur.
En apaisant le système nerveux, la sophrologie permet d'accéder à ces émotions sous-jacentes pour les apaiser.
- Des outils pour les parents
Dans ma pratique, je vous associe systématiquement à l'accompagnement de votre enfant.
Vous recevez des clés de compréhension, des outils concrets et un soutien personnalisé pour vous sentir outillé et confiant dans votre capacité à accompagner votre enfant dans son développement émotionnel.
Est-ce que la sophrologie est faite pour mon enfant ?
La sophrologie peut être bénéfique dès que vous observez que les colères de votre enfant impactent son bien-être, la dynamique familiale ou sociale :
- Les crises sont fréquentes et intenses
- Votre enfant exprime une souffrance liée à ses colères (« Je ne comprends pas pourquoi je me mets en colère », « Je ne veux plus être méchant »)
- Les stratégies habituelles ne fonctionnent plus ou moins bien
- Les colères s'accompagnent de manifestations somatiques (maux de ventre, troubles du sommeil, etc.)
- Vous vous sentez dépassé et vous êtes décidé à ce que cela change
La colère de votre enfant, aussi déroutante soit-elle, est un processus normal et nécessaire à son développement émotionnel.
Votre rôle n'est pas de supprimer cette émotion, mais de lui offrir un cadre sécurisant dans lequel elle peut s'exprimer et se transformer.
Rappelez-vous qu'il n'existe pas de parent parfait, ni d'enfant parfait. Chaque crise est une opportunité d'apprentissage, pour votre enfant comme pour vous.
Certains jours seront plus difficiles que d'autres, et c'est normal.
L'important est de maintenir le cap avec constance, bienveillance et confiance dans les capacités de votre enfant à grandir émotionnellement.
Si vous vous sentez démuni face aux colères de votre enfant, n'hésitez pas à chercher du soutien. Consulter un sophrologue spécialisé dans l'accompagnement des enfants peut être le premier pas vers un quotidien plus serein pour toute la famille.
Hélène Foissac
Sophrologue
Bonjour,
Je suis Hélène Foissac, sophrologue spécialisée dans l'accompagnement des enfants
J'aide votre enfant à grandir heureux, apaisé et épanoui grâce à un accompagnement sophrologique personnalisé.
Mon approche est ludique et adaptée aux besoins de votre enfant.
N'hésitez pas à prendre rdv, le 1er échange est gratuit et sans engagement.